Nouvelles découvertes archéologiques à Lyon



Deux nouvelles embarcations anciennes découvertes en bord de Saône dans le Vieux Lyon.
- Deux nouvelles barques antiques découvertes à Lyon sur le chantier du futur parking Saint-Georges (10/05/2004) -
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Deux nouvelles barques antiques découvertes à Lyon sur le chantier du futur parking Saint-Georges (10/05/2004)
Les archéologues qui fouillent depuis octobre 2002 le site de construction d'un parking souterrain sur les bords de la Saône à Lyon, viennent de faire deux nouvelles découvertes : une pirogue du XIIème siècle et une barque vivier du XVIème siècle. Ces deux embarcations sont dans un état de conservation remarquable…

Depuis octobre 2002, cette campagne de fouilles préventives sur le chantier du futur parking Saint-Georges dans le quartier du Vieux Lyon a permis de mettre à jour quatorze embarcations. Des vestiges allant de l'époque gallo-romaine au siècle des Lumières.

Une première découverte en avril 2003
- Une barque du 17ème retrouvée lors du creusement d'un parking souterrain à Lyon (avril 2003) - France 3 -
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Une barque reposait depuis 300 ans au pied du quartier Saint-Georges

En avril 2003, les archéologues de l’INRAPS font une première découverte et mettent à jour une embarcation datant du 17ème siècle. Les vestiges d’un ensemble portuaire fluvial sont également dégagés. Ainsi, de grandes dalles de calcaire posées sur des pilotis de chêne ont également été mis à jour. Quant à l’embarcation, il s’agit d’un bateau de commerce datant du siècle de Louis XIV et qui mesure 10m de long sur 3 m de large. L'épave était enfouie à huit mètres de profondeur, la proue située face au quai de pierre de l'ancien "Port Sablé". L'embarcation, constituée de chêne et de résineux, était dépourvue de voile et devait servir, selon les archéologues, au transport des marchandises par halage. A l’intérieur de cette embarcation, les archéologues ont découvert des céramiques datant de la fin du 17ème ou du début du 18ème siècle, des objets métalliques, des objets de la vie courante, des pièces de monnaie…

Découverte d'une véritable flottille antique
Difficile, longue et coûteuse restauration de barques antiques

En octobre 2003, six grandes embarcations en bois de l’époque gallo-romaine ont été mises à jour par les archéologues de l’INRAPS. Un témoignage exceptionnel sur la batellerie fluviale à l’époque antique. Datées approximativement des 1er et 2ème siècle de notre ère, elles reposent dans la vase de la Saône depuis plus de 1800 ans. La plus grande de ces embarcations fluviales mesure 18 mètres de long sur 4m de large et pèse plus de 30 tonnes. Ces embarcations sont faites de chênes et de résineux. Les barques les moins bien conservées ont été démontées et entreposées. Elles seront "disséquées" pour pouvoir servir de base d’étude et leur démantèlement permettra de livrer de grands secrets. Les trois barques antiques les mieux conservées sont destinées à différents musées lyonnais et devront au préalable effectuer un long séjour dans le laboratoire grenoblois de Art-Nucléart afin d’y être restaurées.

Mais leur extraction qui a commencé en février dernier a duré plusieurs semaines. Quant au coût de l’extraction, près de 550 000 euros, il a été majoritairement supporté par l’Etat. En outre, la restauration de ces épaves prendra du temps. Le laboratoire grenoblois, spécialisé dans le traitement des bois ayant longtemps séjourné dans l’eau, doit traiter les embarcations d’ici 2006. Mais avant d’être acheminées en Isère pour y subir un traitement de choc, les bateaux ont été découpés en tronçons de deux à cinq tonnes, pour être plus facilement transportables. Ces tronçons ont été ensuite immergés dans un plan d’eau de la région lyonnaise. Mais leur lieu de stockage est tenu secret. Ainsi plongé dans l’eau, le bois ne subira pas de dégradations. Car après plus de 18 siècles dans la vase, le contact avec l’air fragilise le bois qui se dégrade très rapidement en atmosphère sèche. D’ici deux à trois ans, les tronçons seront ensuite acheminés vers le laboratoire grenoblois. Il faudra ensuite près de cinq années au laboratoire Art- Nucléart pour restaurer et ré-assembler les embarcations. Ces trois vestiges de la navigation fluviale antique devraient ensuite rejoindre les musées lyonnais d’ici 2010 à 2012.

Le saviez-vous ?

Une fois parvenues dans le laboratoire grenoblois de Nucléart, d'ici plusieurs mois, les embarcations antiques seront plongées dans un bain de résine, plus précisément dans du polyéthylène glycol. Cette substance soluble dans l’eau a pour effet de consolider le bois.

Deux découvertes inédites
- Des embarcations qui ont séjourné plus de 18 siècles dans la vase et l'eau de la Saône - France 3 -
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Deux nouvelles embarcations ont été mises à jour au début du mois par l'équipe d'archéologues qui fouille depuis octobre 2002 le site de construction du futur parking Saint-Georges, place Benoit-Crépu, dans le cinquième arrondissement de Lyon. L’équipe de l’INRAPS dirigée par Grégoire Ayala vient en effet de dégager des vestiges remarquables : une pirogue du XIIème siècle et une barque vivier du XVIème siècle. La pirogue médiévale, taillée dans un seul tronc, mesure 8,29 mètres de long pour 60 à 70 cm de large. "C'est la première fois en France que l'on découvre une pirogue de cette époque dans un état de conservation si exceptionnel", s'est réjoui Fabrice Laurent, archéologue chargé des embarcations sur le chantier. Quant à la barque vivier, dont il ne reste qu'un tronçon de 5 mètres, elle disposait d'une partie centrale perforée permettant de garder le poisson vivant jusqu'au moment de sa vente sur le marché. "Nous avions des textes qui évoquaient ce type de barques, mais c'est la première fois que nous disposons d'une telle preuve de leur existence", a expliqué Fabrice Laurent.

Après la découverte d'une barque de commerce datant de l'époque de Louis XIV, de six barques gallo-romaines et de plusieurs autres épaves, ces deux dernières découvertes portent à quatorze le nombre d'embarcations anciennes dégagées depuis 18 mois sur ce site au bord de la Saône. Ces pièces sont le plus souvent dans un état de conservation excellent. D'ailleurs, quelques unes de ces embarcations, en cours de traitement, rejoindront à terme différents musées lyonnais. Les fouilles preventives menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) devraient se terminer à la fin du mois. Mais d'ici là, d’autres découvertes sont possibles et pourraient encore retarder achèvement du chantier du parking Saint-Georges. Le chantier de construction qui a déjà pris plusieurs mois de retard devrait s'achever à la fin 2005 ...